Et si la procrastination n’était pas ce que vous pensez ?
On la réduit souvent à un manque de volonté ou à un défaut d’organisation. Mais ce raccourci cache une vision très simpliste. La procrastination peut être souvent plutôt un symptôme qu’une cause. Comme le rappelle Fabien Olicard dans plusieurs de ses interventions : « La procrastination est parfois une alarme silencieuse. Elle nous dit que quelque chose cloche, sans toujours savoir quoi. »
Ce qu’on appelle « procrastination » couvre des réalités très différentes, voici quelques formes de résistance intelligente cachées derrière ce comportement :
- La résistance éthique : ce que l’on me demande va à l’encontre de mes valeurs ou de ma perception du sens.
- La résistance existentielle : je sens que la tâche m’éloigne de ce que je veux vraiment, même si je n’arrive pas encore à le formuler.
- La résistance protectrice : je suis fatigué(e) et mon système nerveux refuse d’en rajouter.
- La peur du résultat : si je fais, je pourrais échouer (ou réussir), donc je diffère.
- Le refus de choisir : très fréquent chez les multipotentiels, toutes les tâches sont souvent lancées en parallèles et il devient assez vite difficile de les faires toutes avancer en même temps.
Selon Piers Steel, le facteur le plus bloquant n’est pas la paresse, mais l’évitement émotionnel : on fuit ce qui nous met en tension. La vraie différence entre une procrastination toxique et une résistance intelligente, c’est le sens. Si ce que je repousse me protège, je dois en tenir compte. Si ce que je repousse me freine sans raison profonde, je peux agir en douceur, avec stratégie et indulgence.
La bonne question n’est donc pas : « Comment me forcer à faire ? » mais plutôt « De quoi j’ai besoin pour pouvoir m’y mettre vraiment ? »
Quelques tips :
- Nommez précisément ce que vous repoussez et questionnez-vous sur ce qui nourrit vos craintes (les 5 pourquoi fonctionnent assez bien).
- Fractionnez les tâches trop floues ou trop longues : découpez en micro-gestes permet d’amorcer le 1er pas qui est toujours le plus difficile. N’oubliez pas, « 1 vaut mieux que zéro » ! (merci Fabien ;- ).
- Evaluez la gravité réelle d’une réalisation imparfaite.
- Changez la formulation en passant de « je dois » à « je choisis de… pour… »
Si vraiment cela persiste sur des sujets majeurs, n’hésitez pas à vous faire aider. Il suffit parfois d’une seule séance de coaching pour régler le problème.

Vous culpabilisez de souvent remettre certaines choses à plus tard ? Vous avez le sentiment d’être flemmard(e) ou désorganisé(e) ? Et si la cause n’était pas ce que vous pensez ?
#jeleferaidemain #jemetssurlapile #pastoutdesuite #deadlinedemain #lastminute
Références :
Fabien Olicard. Votre temps est infini (2018)
Piers Steel. The Procrastination Equation (2010)
Tim Urban. « Inside the mind of a master procrastinator » (TED Talk, 2016)
Barbara Sher. Refuse to Choose (2006)
Qui n’a réellement jamais procrastiné ? Que l’on me présente la 1ere personne qui répondrait sincèrement oui.
Soyez donc d’abord indulgent avec vous-même et acceuillez cela tranquillement si cela est ponctuel. Si par contre cela commence à nuire à vos projets alors en effet il faudra peut-être creuser pour en réduire l’impact. Mais avant de travailler le sujet, regardez d’abord le Ted Talk de Tim Urban cité ci-dessus pour commencer avec bonne dose d’humour.
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